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En Côte d’Ivoire, le témoignage de Salimata, mariée de force et violée

Du 1er janvier  2012  et  le  31 décembre 2015 ce sont 1 129 cas  de viol affectant 1 146 victimes et dont 66 % des victimes sont des enfants à  travers tout le territoire  de  la  Côte d’Ivoire. Nombreuses sont les victimes de viol ou abus sexuels qui se cachent sans avoir le courage de parler du drame qu’elles ont vécu. 

Brisant tous les tabous, Salimata décide de parler de ce qu’elle a vécu lors d’une conférence à l’Institut Français. Salimata est une grande dame, imposante par sa forme et sa taille, habillée d’un boubou vert avec quelques broderies sur les côtés. Sur son visage l’intimidation, on peut lire de l’intimidation face au grand public. Elle plante le décor en avouant dès le début qu’elle ne comprenait pas bien le français et qu’elle n’était jamais allée à l’école. L’atmosphère se détend. Le public applaudit pour l’encourager.

Salimata est une commerçante ivoirienne, mère de 5 enfants et 4 petits fils. Derrière son allure de grande dame, se cache un lourd passé. En effet, alors qu’elle n’avait que 13 ans, elle fut donnée en mariage à un vieil imam, le chef religieux des musulmans de 60 ans sans qu’elle puisse y consentir. Dans ce mariage forcé, Salimata est chaque jour objet de viol et si elle s’y oppose, elle est alors violentée. Elle vécut comme cela jusqu’à ce qu’elle connut la maternité. À 20 ans, elle avait déjà 5 enfants.

Démuni, son mari était dans l’incapacité de la prendre en charge ainsi que leurs cinq enfants. Les enfants n’ont pas eu la possibilité d’aller à l’école. Rencontrée par l’ONG Cœur, Salimata est soutenue. Aujourd’hui, comme une lionne qui protège ses petits, elle  porte le combat de plus de 200 femmes, des victimes sans voix qui meurent à petit feu : victimes de viols, d’abus sexuels, d’excisions et de mariages forcés.

Les problèmes liés à la procédure judiciaire en cas violences sexuelles

Elle finit son propos par évoquer la protection et la guérison des victimes de violences sexuelles, c’est-à-dire la répression effective des coupables de violences sexuels, le coût du certificat médical et le coût de la procédure judiciaire pour la victime. La question de la répression effective des auteurs de viol est primordiale car plusieurs victimes voient après le procès, leurs bourreaux relâchés ou écopés de peine très courte.

Cela est dû au simple fait, que le Code pénal ivoirien vieux de plusieurs années n’avait pas en son temps définit un contenu réel à l’infraction de viol. L’absence de cours d’assises pour juger les crimes de viol  conduit le juge à correctionnaliser l’infraction en « attentat à la pudeur ». Le juge, tenu de juger même en l’absence de texte,  tranche dans certains cas en défaveur de la victime.

L’un des autres problèmes, c’est la question de la preuve de viol. Le hic dans la preuve de viol c’est que « le seul témoin du viol est la victime », ce qui place les juges dans une situation très complexe. En outre pour prouver que l’on a fait l’objet de viol, il faut recourir au service des médecins qui délivreront un certificat médical. Cela n’est pas sans coût, car du centre de santé public aux cliniques privées et bien il faut débourser une somme colossale qui en décourage plusieurs victimes.

Les efforts du gouvernement

Depuis 2014, l’État ivoirien soucieux de pallier à ce problème a pris une circulaire enjoignant toutes les autorités de police à enregistrer toutes les plaintes de viol, sans obligation de fournir un certificat médical. (Il faut noter que le certificat médical n’en demeure pas moins important, et demeure l’une des preuves les plus pertinentes dans un cas de viol surtout si le certificat est fait dans les 48 h du viol).

Le juge a aussi sa partition à jouer dans la procédure pour faciliter l’acquisition des preuves pour la victime. La loi ivoirienne permet au juge, par réquisition de faire injonction aux personnels médicaux de délivrer un certificat médical dans le cadre d’une procédure judiciaire. Dans la majeure partie des cas de viol, la procédure n’est pas suivie  jusqu’au bout, la victime essaie de gérer les choses à l’amiable(souvent sous la pression des regards et de la famille). Toutefois si le procureur est saisi de l’affaire et bien la procédure suivra son cours même si la victime retirait sa plainte.

Bon à savoir

Il faut retenir en définitive que toutes formes de violence à l’égard des femmes ont des conséquences graves sur les victimes. Si vous avez une de vos proches, victime de viol, d’excision : n’hésitez pas à appeler le numéro vert 800 00 888 de la CNDHCI (Commission National Des Droits de l’Homme de Côte D’Ivoire), ou encore vous rendre dans l’un des centres sociaux les plus proches où les assistants sociaux vous guideront sur la position à adopter.

Il y a aussi la possibilité de vous rendre dans les locaux de L’AFJCI (Association des Femmes Juriste de Côte D’Ivoire) qui possède des cliniques juridiques pour répondre à ce genre de cas.

 

 

 

 

 

 


L’enfer de l’immigration clandestine raconté par deux rescapés

Selon les derniers chiffres de 2017, nombreux sont les Africains, et particulièrement les Ivoiriens, à avoir quitté leurs pays pour se rendre dans les pays développés de l’Occident, aux périls de leur vie.

Koné et Aicha sont des rescapés de cette immigration clandestine. A l’occasion de la journée mondiale des réfugiés, qui a eu lieu le 20 juin 2017 à l’Institut Français, ils ont bien voulu partager leur calvaire avec nous, pour éviter que leur histoire ne se répète.

 

I- Koné, le businessman

1- Avant le voyage

Koné, jeune Ivoirien débrouillard, tenait un petit magasin dans la commune d’Adjamé. Il en était propriétaire. À l’occasion des différentes campagnes de salubrité entamées par le nouveau gouvernement ivoirien, son magasin, situé sur des bouches de canalisation, a été démoli.

Ne sachant plus quoi faire, son oisiveté l’a mené dans un périple qui lui coûtera presque la vie. L’un de ses proches l’informa de l’existence, dans la ville de Daloa, d’un réseau de passage clandestin « fiable et sûr » vers l’Occident.  Il s’engage sans mesurer réellement la portée de ce choix.

2- Sur la route de l’enfer

Il emporte avec lui la somme de 1 200 000 de FCFA et prend la route depuis Daloa pour le Niger. Arrivé au Niger, précisément dans la ville de Gades, il va vivre la misère, dépouillé de tout son argent, seul dans le désert, avec à peine 1000 FCFA en poche, des bidons d’eau et quelques morceaux de biscuit.

Aidé par un de ses ami (qui lui envoie la somme de 200 000 FCFA), il continue son chemin jusqu’à Tripoli en Libye, déterminé à traverser la mer pour l’Italie.

Logé au ‘’foyer’’ en bordure de mer, lieu clandestin où sont dissimulés les candidats (de différentes nationalités, des Africains) de la traversée clandestine et marine. Il y passera plusieurs jours en attente du grand jour.

Cette petite pause ne sera pas de longue durée puisque la police libyenne y débarquera pour arroser la foule de leurs munitions surchauffées par les armes.

Plusieurs y perdront la vie ces jours-là, certains seront emprisonnés. Parmi ses amis, plusieurs recevront des balles dans leur corps. Un véritable enfer.

Il finit en déclarant : « je ne souhaite à personne, même à mon ennemi, de vivre ce que j’ai a vécu », car « même si c’est gratin qu’on doit manger, mangeons, mais il ne faut pas traverser ».

Derrière la voix grave que Koné, on pouvait percevoir dans les réverbérations le regret et l’amertume.

 

II- Aicha, la jeune en quête de stabilité et de repères

 

1- Une vie de fantôme avant le départ

Le témoignage d’Aicha nous plonge dans son univers familial. En effet, Aicha a grandit au sein d’une famille nombreuse. Ainsi, elle pouvait s’absenter de chez elle pendant plusieurs jours, voir des mois sans que cela offusque, ou intéresse l’un des membres de sa famille.

Cette passivité, cette négligence au sein de la famille faisait nourrir en elle des envies de partir, d’aller à l’aventure pour découvrir un environnement autre que son quotidien sans chaleur familiale.

 

Elle passait donc, tout son temps dehors, dans les bars en compagnie de personnes peu recommandable ou de mœurs légères.

Sans aucune autorité parentale sur la tête, elle décide de suivre une de ses copines au Burkina Faso. Ainsi, elle y passera un long moment au croché de sa copine en amourette avec un occidental.

Lassé de cette vie de parasite, Mariam décida de quitter les lieux pour une autre destination. Pour la soutenir, son ami lui offre la somme de 200 000 francs.

2- La descente aux enfers

Assoiffée par la découverte de nouveaux horizons, Aicha décide de faire un peu de tourisme dans les pays voisins.

Elle commence sa visite touristique au mali puis en Mauritanie. Arrivé en Mauritanie l’argent qu’elle avait obtenu de son ami s’est évaporé face à l’immensité et à la diversité  de ses désirs.

Il ne lui restait plus un ‘’rond ‘’ en poche dans un pays dans lequel elle ne connaissait personne. Comme on le dit à Abidjan «  diplômes ça ne pourrit  pas », elle réussit à obtenir un emploi de professeur de français à Nouakchott avec un salaire plutôt bon.

Sur internet, elle fait la connaissance de correspondant qui l’incite à se rendre au Maroc. Comme aicha est Fan du show et de la vie de stars d’Hollywood, elle prend l’avion sans réfléchir, pour le Maroc. Une fois sur place son attention sur le Maroc sera détournée pour une autre destination : l’Espagne.

Sur conseil de certains de ces amis, elle décide de migrer clandestinement vers l’Espagne en passant  par la route.

Le jour du grand périple, on l’a « froissé, pliée en morceau puis déposée dans les environs du moteur d’un gros camion remorque qu’il avait « désossé » pour l’occasion. Elle devra y loger tout le temps de la traversée.

Le soleil au zénith, moteur en ébullitions, c’est une chaleur intense qui se dégage de la cachette de Aïcha. Impossible de supporter ce torrent d’enfer, elle décide de sortir malgré les menaces d’une autre clandestine de la cachette. Elle a alors été repérée à sa sortie du camion par les soldats arabes au contrôle de  la frontière.

Se prévalant d’une autre nationalité pour ne pas se faire rapatrier, Aïcha a quand même été chassée de la frontière sans traverser.

Aidé de personne de bonne volonté, elle a obtenu un peu d’argent pour revenir à Casablanca

Revenu à Casablanca la soif de notre Aïcha ne sera nullement étanchée par tous ces dangers qui lui rodent autour. Elle tente cette fois-ci de traverser par voie maritime.

À Tanger, elle monte sur un zodiaque de fortune surpeuplé d’environ 40 personnes pour traverser la méditerranée. Hélas,  Menaçant de chavirer, le zodiaque est rattrapé par les soldats de la « Guardia ».

Il faut noter en outre entre ces deux traversés qu’Aïcha en transit dans une forêt pour cet eldorado européen a été abusée sexuellement  par les gourous de la zone. Ceux-ci érigés en véritable maître des lieux couchent avec toutes les nouvelles candidates de passage dans cette forêt sans qu’elles aient la possibilité de se défendre ou de faire quoi que ce soit.

Sortie de ce cauchemar, Aïcha franchi les barrières frontalières de l’Espagne sous une pluie de pierre lancé par les soldats pour décourager les passants.

Elle sera rattrapée par un gros chien de garde de la « Guardia » alors qu’elle célébrait ses premiers pas sur le sol espagnol.

3 -l’impact de la traversée

C’est en sanglot, avec des mots à peine qui sortaient de sa bouche qu’Aïcha a fini le récit de toutes ses tentatives frauduleuses pour atteindre l’occident. Comme pour dire qu’elle porte encore et a vie les séquelles de cette traversé.

Ce sont  des gens vidés de leurs contenus qui ont témoigné, caché derrière le rideau, ils étaient incapables d’assumer leurs erreurs : celui d’avoir fui la paix et l’amour de leur patrie et  tenter la mer, ce grand vide plein d’eau qui sur la mélodie du vent balance sa rancœur et sa fureur en dévorant tout sur son passage, même l’âme des innocents.

 

 


Le RASALAO-CI en campagne de sensibilisation contre les armes illégalement détenues dans le sud de la Côte d’Ivoire.

Le RASALAO-CI (Réseau d’Action Sur les Armes Légères en Afrique de l’Ouest, section Côte d’Ivoire) est un réseau composé de 23 organisations de la société civile ivoiriennes, présidé par Mr Sylvère Tchédo ; un brillant et dynamique activiste des droits de l’homme (la suite de sa biographie dans un prochain billet).

Le RASALAO-CI a pour mission de lutter contre la prolifération des armes légères et de petits calibres qui sont détenu illégalement par les individus après les crises que la Côte d’Ivoire a connus. Pour en savoir plus sur l’action de cette organisation et les résultats obtenus,  j’ai pu participer à une de leurs campagnes dans le sud de la Côte d’Ivoire et j’aimerais avec vous que nous partagions ce moment d’activisme dans la zone d’Adiaké.

 

I ère phase

8 heures, c’est l’heure à laquelle nous avons quitté le siège du RASALAO-CI pour la destination d’Adiaké, une ville un peu au sud de la Côte d’Ivoire. Le trajet a été agréable et passible sans longue durée, Puisqu’après une heure 30 environ, nous étions sur le lieu de campagne à adiaké.

Il s’agissait au cours de cette campagne de faire la sensibilisation pour le dépôt volontaire des armes légères de petits calibres détenues illégalement par des ex- combattants ou par les populations civiles.

Une fois sur place toute l’équipe du RASALAO-CI ainsi que certains de leurs partenaires se sont attelés à déployer toute la logistique nécessaire pour accueillir la population venue d’adiaké et des contrés aux alentours.

 

Au cours de la cérémonie, les différentes parties prenantes ont dans leurs allocutions (représentante de l’ambassade de Chine, le représentant de la COMNAT-ALPC, le directeur technique du PNUD, les autorités municipales et  préfectorales de la région)  réitérées leur attachement et leur engagement à soutenir l’action qui a été mise en œuvre par le Rasalao. Cette action est une nécessité au vu de toutes les crises et les révoltes suscitées ces derniers temps en Côte d’Ivoire.

En outre, il faut noter que le déposant volontaire n’est susceptible d’aucune poursuite pénale après avoir déposé son arme. S’il dépose son arme, c’est dans son intérêt, car avec l’appui du PNUD et autres partenaires du Rasalao, celui-ci peut bénéficier de micro projet afin de faciliter sa réinsertion.

IIe phase

Il s’agissait dans un premier temps dans la 2e phase de la cérémonie d’expliquer à toutes les autorités et aux populations,  la procédure qui est mise en œuvre lorsque que le déposant volontaire cède son arme. Ensuite présenter dans un second temps l’ensemble des armes qui ont été collecté avant la cérémonie, suivie d’un échange avec les populations pour mieux les éclairé. Enfin faire le profilage de tous les déposants volontaire et recueillir les micros projet qu’ils souhaiteraient mettre en œuvre.

1-Procédure de dépôt

Le Capitaine Coulibaly de la COMNAT-ALPC a expliqué que lorsque le déposant volontaire remet son arme à la COMNAT-ALPC, un des experts de l’organisation procède à la sécurisation de l’arme : c’est-à-dire il essai dans une « chambre » préparée à cet effet si l’arme est fonctionnelle, la décharge de toutes ses minutions.

Une fois qu’on a vérifié l’arme et qu’elle est ‘’aux normes’’ l’expert procède à la classification de celle-ci avec la pose d’un ruban adhésif : Jaune pour dire que l’arme n’est pas fonctionnelle, jaune et vert pour dire qu’elle est fonctionnelle.

Cette étape terminée, l’on passe au marquage de larme de sorte à pouvoir le retracer une fois que l’arme réapparaîtrait quelque part d’autre.

Enfin, l’on passe à la destruction de l’arme (obsolète et sans numéro de série) par découpe à la scie  pour une refonte et sa réutilisation sous la forme de daba ou de tout autre instrument usuel et non-dangereux. Quant aux armes fonctionnelles, elles sont redistribuées à forces armées.

2-Bilan du dépôt

    

Plusieurs armes ont été collectées dans la zone d’adiaké, ce sont :

32 armes, dont 7 armes de guerre ;

27 grenades  (des engins explosifs) dont 11 DF (grenades défensives) et 1 grenade antichar avec charge creuse ;

15 grenades de maintiens de l’ordre (des CS) ;

5077 cartouches.

 

III -Mon analyse personnelle

photo de famille marquant la fin de la campagne de sensibilisation à adiaké

A l’observation de tous ces faits, il ressort deux constats :

Le premier, c’est que l’environnement sécuritaire est réellement fragile et que le moindre événement peut dériver en violence puisque les armes sont encore dissimulées. On en déduit donc que le processus DDR n’a pas été fait correctement, voir, a échoué.

Le constat suivant, c’est que la société civile ivoirienne a beaucoup à faire, dans la pacification de la Côte d’Ivoire, l’état seul ne peut pas tout faire.  On parlera de moyen pour faire la sensibilisation, mais je pense qu’il faut de l’initiative d’abord ensuite des projets et des fonds. Le désarmement n’est pas l’affaire d’une personne, mais une affaire de tous, car « une arme, elle tue tout le monde, même son détenteur ».

 


Côte d’ivoire : à la découverte de l’organisation des femmes actives (OFACI)

Mme Doumbia Fanta, Présidente de l’ONG OFACI

Le mercredi aux environs de 14h je me suis rendu dans les bureaux de l’ONG OFACI dans le cadre de mon projet de mise en lumière des ONG , OI et des grandes  figures des Droits de l’homme en Côte d’Ivoire. Je sais que vous êtes impatients de découvrir cette ONG et les opportunités qu’elle présente, alors je vous invite à suivre  notre interviews.

Arrivé à une heure un peu décalée, j’ai quand même pu être reçu sans rendez-vous par  la présidente de l’ONG : madame Doumbia Fanta.  Ensemble, nous avons parcouru tous les points concernant l’ONG OFACI et certains points d’actualités très intéressants. L’échange a été très chaleureux ; trêve de bavardages passons au plat de résistance.

Présentez-vous et votre organisation ?

 

Je suis madame Doumbia Fanta, Présidente exécutive de l’ONG OFACI ( Femme Active de Côte d’Ivoire). Il faut dire qu’ OFACI  a été créée en 1999 mais a commencée à exercer depuis 2003. On a pour objectifs de faire   la promotion et la protection des droits de l’homme en général, mais particulièrement des  femmes, promouvoir une culture de paix,  la démocratie et l’autonomisation de la femme

Quels sont les moyens par lesquels vous mettez en œuvre vos objectifs ?

Nous œuvrons par le biais de  sensibilisation, nous faisons le renforcement de capacité et le plaidoyer, tout ça pour le bien être des femmes et nous faisons aussi des enquêtes et la production de rapport.

Depuis combien de temps êtes-vous à la tête de l’organisation ?

Je suis la  2e présidente de OFACI depuis septembre 2014, avant moi il y a eu madame sangaré Namizata aujourd’hui présidente de la CNDHCI. On a droit à 2 mandats

Combien de membres avez-vous dans votre ONG ?

Il faut dire que notre organisation a des représentations à l’intérieur du pays. Nous avons des représentations dans 47 localités, nous avons des points focaux. On peut valoir près de 400 à 500 membres sur toute l’étendue du territoire, raison pour laquelle la plupart des organisations de la société civile s’appuient sur nos points focaux quand ils ont des activités.

 

Quels sont  Les projets sur lesquels vous travaillez actuellement ?

Actuellement nous travaillons avec le NDI sur un agenda commun des femmes  sur la représentativité  accru des femmes, pour la participation politique des femmes.

Qu’Est-ce que vous pensez de l’assertion selon laquelle «  les femmes s’intéressent moins aux questions politiques » ?

La Bibliothèque de l’ONG OFACI

Cette année avec le NDI, nous travaillons sur un agenda commun en associant toutes  les  femmes des partis politiques, et les organisations féminines de la société civile pour la représentation accrue des femmes en politique.

L’article 35 et 36 de la nouvelle constitution donne l’accès aux assemblées élues. La représentativité  des femmes doit être  appliquée à travers une loi, donc, nous sommes en train de lutter pour qu’il y ait une loi sur la parité dans l’Assemblée élue. Nous venons de faire un atelier le 11 et le 12 avec le ministère.

Nous allons accompagner le ministère dans la promotion de l’avant-projet de loi qui sera voté devant l’Assemblée Nationale. C’est ce travail que nous sommes en train de faire  et à partir du 6 nous avons des missions à l’intérieur du pays  afin d’expliquer à la population l’intérêt de la participation politique des femmes. La parité fait partie même de l’avancement du pays. Rapport du PNUD  dit que les pays africains perdent environ 95 milliards parce que les femmes ne sont pas prisent en compte dans les sphères politiques. Cela fait des pertes énormes, et montre que les femmes ont un rôle réel à jouer.

Que pensez-vous des mutilations génitales ?

Nous travaillons sur les violences faites aux femmes. Nous avons ici une cellule d’écoute et l’on essaie de les orienter en fonction du droit violé. Si c’est un problème juridique ont les oriente vers la clinique juridique de l’AFJCI maintenant si c’est un problème médical, on en referait à un médecin avec qui nous étions en partenariat maintenant si c’est une affaire à gérer de façon amiable, on voit avec l’ONEC qui est l’observatoire national du genre et de l’équité.

Concernant les mutilations généralement les 25 novembre  qui est la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, OFACI, nous avons toujours  une activité soit à Abidjan ou à l’intérieur nous informons les femmes sur l’origine de ces journées et puis voire l’ampleur de ce phénomène, les sanctions prévues par la loi en cas de violence.

Après la crise électorale OFACI a mené une enquête sur les violences qui ont été perpétrées contre les femmes. Beaucoup de femmes ont été victime de violences sexuelles et dans les procès actuels que ce soit à la Haye et en Côte d’Ivoire personne n’en parle, c’est vrai qu’ici ces choses sont taboues, mais il faut en parler pour que les juridictions puissent prendre cela en compte .raison pour laquelle nous sommes constitué partie civile avec la FIDH, LIDHO, AFJCI, OFACI, MIDH pour accompagner 43 femmes victimes de violences sexuelles et aujourd’hui le dossier est devant la cellule spéciale d’enquête.

Dans notre loi le viol n’est pas défini, et puisque les cours d’assises ne fonctionnent pas ; on essaie de  correctionnaliser l’infraction( le viol ) en atteinte de la pudeur et l’action est laissée à l’appréciation du juge. Pour quelqu’un qui est coupable de viol, après 3mois  avec une amende qui n’est pas souvent payée il est dehors, cela encourage l’impunité. Nous sommes en train de voir avec d’autres organisations afin de mettre le débat  sur la table pour que les juridictions puissent harmoniser avec les autres pays qui définissent pleinement les choses

 

     De quoi avez besoins pour vous aider pour être plus efficace ?

La salle Informatique de l’ONG OFACI

Nous fonctionnons sur les projets et quand y à pas de projet, c’est difficile d’œuvrer, il faut Internet est indispensable, et nous recevons des stagiaires et il faut des ordinateurs pour les aider, il faut donc un appui financier.

Concernant les stagiaires quelles sont les conditions à remplir pour être stagiaire ?

Il n’y a pas de conditions particulaires, nous sommes en partenariat avec le CERAP, ainsi nous recevons des stagiaires qui sont des étudiants en master. Nous les aidons dans la recherche du thème et la rédaction de leurs mémoires. selon leurs thématiques, s’il y a des représentations à faire, les stagiaires prennent part.

Maintenant si vous estimez que vous épousez la vision de l’organisation, vous pouvez demander à adhérer. Le droit d’adhésion est de 5000 et 2000f par mois en dehors de cela c’est gratuit. Les stagiaires font une demande à laquelle ils joignent leurs CV et si les conditions sont remplies, nous les accueillons.

 

 

 

 


Enfants Abusés, et vous trouvez cela normal, quelle déception!

Les enfants sont une richesse inestimable en qui on voit l’avenir, l’espoir d’un mieux-être. Ils portent en eux la vie l’innocence, la patience et l’amour à l’état pur. Triste est de constater que certaines personnes ne sont pas  de cet avis et agissent envers eux comme pour un ennemi.

Alors que j’étais en route pour un Meetup de blogueur sur la question de la nouvelle loi ivoirienne sur la presse un récit  a attiré mon attention.

Dans le taxi, nous étions 3 hommes  le chauffeur, le deuxième un homme très âgé et moi, avec nous, deux jeunes dames qui se racontaient leurs histoires.

Je vous raconte : une des dames en question relate le fait selon lequel son mari serait en froid avec elle suite à une réaction qu’elle aurait eue envers leurs deux fils. En effet, leurs deux garçons âgés de 14 et 9 ans ont fait une escapade au bord de la lagune Ebrié pour s’y baigner entrainant avec eux d’autres enfants.

Les parents mécontents de leur comportement et soucieux de redresser ces petits garçons passeront à la répression. Le père dans une colère corrigea à la chicote ses deux garçons. Quant à la mère, dans la fureur décidée, elle aussi, d’ajouter son grain de sel dans ce mauvais élan de répression : armé de patte de piment et de gingembres, elle badigeonna le corps nu et au sol de leurs garçons avec un accent particulier mis sur leurs parties génitales. En plus, elle aurait fait injonction à la servante de ne point servir à manger aux enfants pour le dîner. Son mari énervé par cette réaction aurait servi à manger aux garçons. Il s’engage ainsi un échange houleux entre les deux parents sur la question du seuil de répression et de l’éducation des enfants.

L’histoire racontée entraîne une grosse discussion dans le taxi. Tous dans le taxi étaient d’avis que la mère avait mal agi, mais elle ne voyait pas cela de cet angle. Alors l’homme âgé dans le taxi prenait la parole avec un ‘’Français’’  saccadé et un vocabulaire éreintant qui laisse paraître son analphabétisme ,mais surtout la sagesse qui sommeille en lui.

D’entrée de jeu, il dit toute suite que la mère a vraiment mal agi, que, dans un premier temps, « elle n’avait pas le droit de priver des enfants de nourriture, cela inspire de la pitié. La nourriture est un don de Dieu donc pourquoi en privé ses enfants sans défense qui agissent sans vraiment prendre le temps de réfléchir. Quelque soi ce qu’ils avaient fait, elle ne devait nullement interdire ces enfants de manger ». Deuxièmes points, elle ne devrait pas mutiler ces enfants à ce point avec du piment et autres, car il pense que la mère, elle-même n’avait jamais subi cela de ses parents alors qu’il est sûr que ce n’est pas les occasions qui manquaient.

En Afrique certains parents ont eu la fâcheuse tendance à réprimer sauvagement nos mauvaises actions. D’autres parlent de la politique du bâton et de la carotte, mais dans certaines situations, on range très loin la carotte et on fait sortir le bâton en mode illimité.

Moi-même je ne cache pas que j’étais un garçon vraiment  turbulent et j’ai été très corrigé pour cela, mais parfois j’ai subi des coups que je n’aurais pas dû subir comme bien d’autres enfants.

Il est vrai d’être un peu sévère avec les enfants pour leur donner une éducation correcte, mais il y a certaines corrections qui ne reflètent pas une société d’êtres évolués.

Dans tous les manuels, vous vous rendrez compte que la violence n’a jamais rien résolu, la preuve : les enfants les plus battus deviennent des personnes souvent, sans personnalité, sans respect, ou même des anesthésiée du mal. La violence à des conséquences psychiques, physiques et spirituelles sur l’enfant. L’étude menée par le docteur Norbert Zerah, Psychologue clinicien pourra vous montrer à quel point la violence à l’égard de l’enfant peut être nuisible.

Il est vrai que certains enfants sont très ‘’ténébreux ‘’, mais  il y a des limites qui sont prévus par les textes nationaux et internationaux. En Côte d’Ivoire, il y a même un Comité National de lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants. Les enfants sont décrits comme vulnérables. Alors tenons compte de cette vulnérabilité dans leur éducation.

Souvent dans l’éducation des enfants, on entend dire « qu’éducation de petits blancs n’a rien à voir avec un petit noir, et que si la société occidentale est en dérive, c’est parce qu’elle n’a pas reçue de corrections dans son enfance ». Mais en réalité  s’il est vrai que les contextes et les environnements sont différents, les enfants restent des enfants et cela peu importe leur nationalité ou leur race.

Les limites légales qui ont été posées ont pour but de réprimer les abus. Comme l’a dit Thomas Hobbes « l’homme est un loup pour l’homme » peu importe les différences et en toute chose, l’Homme  a tendance à abuser et à nuire.  Les preuves, légions,  ne manquent pas sur les réseaux sociaux ou plusieurs enfants sont victimes chaque jour de mutilations, de viols, de violences . Au lieu d’agir dans l’intérêt de leur protection et de leur épanouissement, on se cache derrière des cultures déformées et dépassées. Si on les aime tant pourquoi ne pas leur donné plus d’amour !